- MAGAZINES D’INFORMATION GÉNÉRALE ET D’ACTUALITÉ
- MAGAZINES D’INFORMATION GÉNÉRALE ET D’ACTUALITÉMAGAZINES D’INFORMATION GÉNÉRALE & D’ACTUALITÉLes titres de la presse périodique d’information générale sont nombreux et divers, chaque catégorie poursuivant des objectifs différents. Les newsmagazines sont inspirés du modèle américain Time ; on compte en France six titres principaux: L’Express , Le Point , Le Nouvel Observateur , Valeurs actuelles et L’Événement du jeudi . Il s’agit pour ces différentes publications de proposer une synthèse de l’actualité politique, économique, culturelle, nationale et internationale concernant la semaine écoulée. Le recul par rapport à l’événement permet de privilégier le commentaire, l’analyse, et également de proposer des reportages moins directement en prise avec l’actualité immédiate. Ces différents magazines, sans être liés étroitement à des partis politiques, ont chacun des orientations, qu’ils revendiquent plus ou moins explicitement.L’Express est le plus ancien sur le marché: il a été lancé par Jean-Jacques Servan-Schreiber et Françoise Giroud en 1953, mais n’adopte sa formule actuelle qu’en 1964; il connaît alors un grand succès (138 480 exemplaires diffusés en 1960, 605 000 en 1974). En mars 1977, Jean-Jacques Servan-Schreiber abandonnait 45 p. 100 du capital de la société éditrice à Jimmy Goldsmith, homme d’affaires britannique, puis la totalité en 1978. Sous la direction politique de Raymond Aron, il défend plus nettement qu’auparavant des positions libérales modérées, en opposition assez nette au gouvernement socialiste de François Mitterrand. En 1987, Jimmy Goldsmith cède la Générale occidentale, actionnaire principale de L’Express , à la C.G.E. qui participe alors à la création du groupe Cité (Presses de la Cité, C.E.P. Communication). Le titre est désormais dans le giron du groupe Alcatel, de même que Le Point .Le Nouvel Observateur , héritier de L’Observateur né en 1950, est l’hebdomadaire de la gauche intellectuelle socialiste. Dominé par la personnalité de Jean Daniel, éditorialiste et rédacteur en chef, il occupe souvent la place du moraliste politique. Il est publié par le groupe Perdriel, qui édita également Le Matin de Paris (1977-1988).Le Point a été créé en 1972, par une équipe de journalistes dissidents de L’Express commanditée par le groupe Hachette, qui a cédé ses parts en 1982 à la société Gaumont. Il diffuse 170 000 exemplaires dès son lancement et connaît une période de stagnation; en 1974, il dépasse 200 000 exemplaires, s’affirmant comme un hebdomadaire indépendant; sa diffusion s’est stabilisée autour de 300 000 exemplaires. Cette stagnation a conduit le magazine de Claude Imbert à opter pour une rénovation de sa formule en 1988. Il passe quelque temps après sous le contrôle du groupe Alcatel.Valeurs actuelles , organe du groupe de R. Bourgine, se consacre beaucoup plus à l’actualité économique et financière. Il défend les positions du patronat et une conception libérale de l’économie. Sa diffusion est en baisse: moins de 100 000 exemplaires, vendus surtout par abonnements.L’Événement du jeudi est lancé le 8 novembre 1984 par Jean-François Kahn, qui en 1981-1982 avait été chargé de relancer Les Nouvelles littéraires sous une formule magazine généraliste. Cette expérience s’était soldée par un échec et J.-F. Kahn avait démissionné en avril 1982. Le lancement de L’Événement du jeudi est un fait de presse original, puisque les fonds nécessaires ont été recueillis après une souscription publique auprès de ses futurs lecteurs: c’est la première expérience de ce type en France. De plus, les lecteurs de L’Événement sont pour la plupart des «lecteurs inventés», c’est-à-dire qu’il y a eu peu de transfuges des autres newsmagazines. C’est celui des «news» qui a initialement connu la plus forte progression.Ces magazines d’information générale représentent un marché publicitaire important, dont la part augmente, au détriment de celle des quotidiens nationaux. Le lectorat, fortement masculin, relativement jeune, urbain, plutôt cadre, est une cible qui intéresse beaucoup les publicitaires, compte tenu de son pouvoir d’achat plutôt élevé.Paris-Match , fondé en 1949 par Jean Prouvost, a atteint son apogée en 1965 avec une diffusion supérieure à 1,5 million d’exemplaires; il est alors le grand magazine illustré d’information. Puis son audience chute rapidement jusqu’à 580 000 exemplaires en 1975, date à laquelle Jean Prouvost le vend à Daniel Filipacchi. Diversifiant son contenu, revoyant la maquette et proposant à nouveau des grands reportages photographiques sur l’actualité nationale et internationale, ne négligeant pas le fait divers, il retrouve une diffusion supérieure à 1 million d’exemplaires en 1983 et se maintient, avec un tirage variable, au premier rang des magazines d’actualité. Vendredi-Samedi-Dimanche (V.S.D. ) a été lancé en 1977 par Maurice Siégel, ancien directeur d’Europe no 1. Il adopte d’emblée une formule originale, mêlant l’information sous forme de grands reportages et les loisirs sous forme de jeux et d’actualité sportive. La diffusion est passée de 210 250 exemplaires en 1977 à 346 153 exemplaires en 1982. Depuis cette date, le titre connaît une relative stagnation. Ces deux titres s’adressent à un public plus populaire que les news.La presse du dimanche a pris un nouvel essor depuis quelques années avec le lancement de suppléments magazines aux quotidiens datés du samedi. La formule existait déjà en province avec le «numéro du dimanche»: Le Dauphiné libéré-Dimanche , L’Est républicain-Dimanche , Le Progrès-Dimanche , au total dix-sept titres. Le Journal du dimanche est le premier quotidien du septième jour sur le marché parisien. Lancé en 1945, de grand format, il diffuse aujourd’hui plus de 300 000 exemplaires. Depuis 1978, les grands quotidiens nationaux, pour lutter contre la chute des ventes le samedi, se sont engagés dans la politique du supplément magazine. C’est le groupe Hersant qui commence en 1978 avec Le Figaro Magazine placé sous la direction de Louis Pauwels; le même groupe lance France-Soir Magazine en 1981, dominant ainsi largement ce marché. Le Monde a pour l’instant renoncé à son projet de magazine. Enfin, le quotidien L’Équipe a lancé son supplément en 1983, avec succès, alors que la tentative de Libération d’un magazine hebdomadaire a échoué (1995).La presse satirique est représentée par deux hebdomadaires, Le Canard enchaîné et Minute . Le premier, farouchement indépendant de tous les pouvoirs politiques et économiques — il refuse même la publicité —, défend plutôt des principes que des gouvernements. Satires, humour, contrepèteries et caricatures servent à la dénonciation de scandales, politiques ou économiques, comme les «diamants de Bokassa» ou les «avions renifleurs» d’Elf-Erap. Fondé en septembre 1915 par A. Maréchal, il est actuellement dirigé par Robert Fressoz; sa diffusion atteint 530 000 exemplaires. Minute a été fondé en 1962 par J. F. Devay sur la formule plus racoleuse de l’écho politique indiscret, recherchant les révélations fracassantes susceptibles de nuire aux hommes politiques, ne dédaignant pas les affaires de mœurs. Il se situe franchement à droite.Enfin, la presse catholique, avec des hebdomadaires d’information de qualité comme La Vie ou Témoignage chrétien , occupe une place non négligeable sur ce marché des hebdomadaires d’information générale.
Encyclopédie Universelle. 2012.